Cathédrale Saint Pierre, Montpellier
adresse: |
2, rue du Cardinal de Cabrières, 34000 Montpellier |
coordonnées GPS: | N43.612893°, E3.874225° |
contact: | Secrétariat de la Paroisse Cathédrale :04 67 66 04 12 |
ouverture: |
tous les jours de 9h à 12h30 et de 14h30 à 19h. |
visites guidées: | Mercredi et Samedi : visites guidées dans le cadre de la Pastorale des Réalités du Tourisme et des Loisirs |
à savoir: |
Site : www.cathedrale-montpellier.fr
Tram n°1, station Place Albert 1er
Présentation sommaire:
Reflet d’une histoire religieuse mouvementée, la cathédrale de Montpellier n’occupe pas un emplacement dominant dans la ville. Elle se situe au contraire en contrebas du Peyrou et des riches demeures de la place de la Canourgue, dans le recoin nord de l’Écusson, un quartier où religion et éducation ont toujours voisiné. Avec la faculté de médecine, qui lui est attenante, elle conserve la mémoire du monastère Saint-Benoît et Saint-Germain, dont elle fut à l’origine l’abbatiale. Ce n’est qu’en 1536, lorsque l’évêché fut transféré de Maguelone à Montpellier, que ce massif édifice gothique, à l’apparence de forteresse, fut élevé au rang de cathédrale. Il est souhaitable de commencer la visite en pénétrant d’abord dans la cour de la faculté de médecine où les traces de l’ancien cloître bénédictin et celles des agrandissements successifs de la cathédrale sont clairement perceptibles. L’étonnant baldaquin extérieur, flanqué de ses deux tours poivrières ne doit pas faire oublier qu’elle avait été conçue comme une forteresse et équipée de nombreux systèmes de défense (chemin de ronde et mâchicoulis), lesquels ne se révélèrent pas d’un grand secours lorsque les protestants assiégèrent la cathédrale où s’étaient repliés les notables catholiques de la ville et parvinrent à s’en emparer. Reconstruite à plusieurs reprises, elle fut à nouveau saccagée pendant la Révolution et servit d’entrepôt militaire. Lorsque, à partir de 1850, Montpellier connut un regain de prospérité, la cathédrale fut agrandie et réaménagée par l’architecte Henri-Antoine Revoil dans le style néogothique qui était le style officiel . Les Montpelliérains sont attachés à ce monument qui fut associée aux plus grands événements de l’histoire de leur ville. Lors de la révolte viticole de 1907, elle servit même de refuge aux insurgés et le maire socialiste de Montpellier, Georges Frêche, y reçut un ultime hommage de sa ville après son décès.
Style architectural:
Style : Gothique et Néo-gothique, XIVème et XIXème siècles
Description générale:
Surnommée « fort Saint-Pierre », la chapelle du monastère-collège Saint-Benoît et Saint-Germain, fondée en 1364 et consacrée en 1367 par le pape Urbain V, avait toutes les apparences d’une forteresse venant renforcer la commune clôture voisine. La prospérité et l’influence croissante de la cité montpelliéraine convainquirent les autorités religieuses d’y transférer le siège épiscopal. Devenue cathédrale, Saint-Pierre allait être la cible des Protestants : en 1561, s’étant emparés de la ville, ils parviennent à y pénétrer par une brèche et la dépouillent entièrement. Le bâtiment est victime d’un nouvel assaut en 1567 : une tour s’effondre entraînant une partie de la nef. Les chanoines se réfugient à Villeneuve-lès-Maguelone et à Frontignan. Ils ne reviendront qu’après la victoire des armées de Louis XIII en 1622. Le roi décida la reconstruction du bâtiment : comme il ne restait de l’édifice médiéval que le portique antérieur, les deux tours-clocher et la nef, il fallut refaire la voûte, le pavement de la nef et la façade. Au XVIIIe siècle, de nouvelles transformations opérées par le grand architecte montpelliérain, Jean Antoine Giral, aboutirent à la création d’un vaste chœur. Pendant la Révolution, la cathédrale servit de « Temple de la Raison » puis d’entrepôt militaire. Il faut attendre les années 1850, pour que l’édifice soit pleinement conforté dans son rôle de cathédrale par la volonté conjointe de l’évêché et des autorités municipales. Henry Revoil (1822-1900), architecte du diocèse et des Monuments historiques fut chargé de remonter la tour-clocher Saint-Benoît, d’ajouter un transept, et de refaire le chevet en l’enrichissant de 12 chapelles rayonnantes. Disciple de Viollet-le-Duc qui règne alors sur la discipline architecturale, il s’inspire de l’abbatiale Saint-Ouen de Rouen, typique du gothique septentrional. En 1867, les peintres-verriers parisiens, Edouard Didron et Paul Charles Nicod reçoivent la commande de la restauration des vitraux de la nef qui sera menée en appliquant la technique du vitrail coloré. Le sculpteur montpelliérain Auguste Baussan (1839-1898) décore la porte Urbain V, d’un ensemble de sculptures consacrées à la Vierge qui s’inspirent du décor de la porte de la Vierge à Notre-Dame de Paris. La « nouvelle » cathédrale fut consacrée en 1875. Elle est aujourd’hui l’un des monuments les plus visités de Montpellier. Ses grandes orgues, œuvre de Jean François Lepine, élève de Dom Bédos, ont été complétées et restaurées à plusieurs reprises et accueillent les plus grands organistes.
Quelques chiffres concernant le bâtiment : longueur intérieure : 95m; longueur extérieure : 102,50m; hauteur de la nef : 28,50m
Œuvres d’art :
Après le retour de la ville sous l’autorité royale, le chapitre de Saint-Pierre passa commande d’un grand tableau d’autel au peintre Sébastien Bourdon (1616-1671), protestant converti, issu d’une famille d’artisans de Montpellier. Peintre renommé, membre de l’Académie royale de peinture, Bourdon prit pour thème – à moins qu’il lui ait été imposé - un épisode des Actes des Apôtres (VIII, 9-24) rarement illustré par les peintres : la chute de Simon le magicien. Fameux parmi les Samaritains pour ses sortilèges, Simon, comme beaucoup d’entre eux, s’était fait baptiser. Lors de la venue de l’apôtre Pierre en Samarie, il voulut recevoir l’Esprit Saint en échange d’argent dans l’espoir de pouvoir, lui aussi, faire des miracles. Pierre refusa et le maudit pour avoir voulu acheter « le don gratuit de Dieu ». Le Concile de Trente avait condamné sévèrement le commerce des valeurs spirituelles et à Montpellier, au lendemain des violences religieuses, le thème choisi par Bourdon symbolisait clairement la victoire de la papauté sur l’hérésie, mais aussi la condamnation des pratiques qui l’avaient suscitée. Dans une composition novatrice et très virtuose, qui ordonne la scène en strates de plus en plus larges, Bourdon s’est représenté lui-même parmi une trentaine de témoins de la punition de Simon, qui, sous les yeux de l’empereur Néron, échoue à s’élever au ciel, comme l’avait fait Jésus. Malgré le scandale qu’il provoqua, le tableau demeura longtemps au-dessus du maître-autel, jusqu’à ce que la transformation du chœur impose son déplacement. C’est dans le transept droit qu’on peut aujourd’hui l’admirer, privé malheureusement de son spectaculaire cadre doré.
Parmi les autres œuvres picturales présentes dans la cathédrale, on remarque une composition de Jean de Troy (1638-1691), inspirée également des Actes des Apôtres (III, 4-8) : Saint Pierre et Saint Jean guérissant le paralytique à l’entrée du Temple de Jérusalem. Ce peintre, né à Toulouse et très actif à Montpellier, peignit également le second tableau d’autel, La Remise des clés du Paradis à Saint Pierre, qui fut achevé par le peintre montpelliérain Antoine Ranc (1634-1716).
Dans la chapelle de la Vierge, le tableau La Vierge à l’enfant servie par les anges, a pu être récemment attribué à Jean Coustou (1719-1791) grâce aux recherches menées lors de sa restauration par la DRAC, en 2002. Plus ancien, le tableau L’Adoration de l’Enfant Jésus pourrait être l’œuvre de Gabriel Fournier (1606-1666), originaire de Pézenas et ayant séjourné en Hollande, ce qui peut expliquer l’influence nordique perceptible dans le clair-obscur de cette peinture.
La chapelle des évêques abrite l’imposant mausolée du Cardinal de Cabrières (1830-1921), figure marquante de l’histoire montpelliéraine. Dessiné par son ami, Jean Nodet, Inspecteur des Monuments historiques, et réalisé en marbre de Saint-Pons, il est l’œuvre du sculpteur Jean-Marie Magrou (1869-1945). dans le socle du mausolée, un bas-relief en marbre blanc évoque l’épisode de 1907, lorsque Msg de Cabrières ordonna l’ouverture de la cathédrale et des églises de Montpellier pour que les révoltés puissent y trouver refuge.
Dès l’entrée dans la cathédrale, le regard du visiteur ne peut manquer le superbe tableau qui orne la chapelle saint Joseph : L’Apparition de l’ange à Joseph œuvre de Nicolas Mignard (1606-1668). Le peintre parisien, au sommet de son talent, montre l’ange, sous les traits d’un adolescent, venu avertir Joseph du massacre des nouveaux nés voulu par Hérode et l’invitant à fuir avec la Vierge et l’enfant. Dans une chapelle voisine, un tableau du Génois, Giovanni Battista Carlone (1603-1684), représente la Fuite en Égypte avec une richesse de couleurs et de motifs décoratifs du meilleur style baroque.
Source : La cathédrale de Montpellier. Présentation historique, artistique et littéraire, sous la direction d’Hélène Palouzié, Conservateur des antiquités et des monuments historiques, DRAC Languedoc-Roussillon, 2013.
Photos
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