Eglise Paroissiale - Saint Geniès de Fontédit
adresse: | Rue de la fontaine, 34480 Saint Geniès de Fontédit |
coordonnées GPS: |
N43.468216°, E3.179008° |
contact: |
04 67 32 94 49, Veilleur : Christiane Robin 04 67 36 04 19 |
ouverture: |
à savoir: |
Présentation sommaire:
Édifice rural, simple et robuste, sans apprêt ni accessoires, du XIVème siècle, construit peut-être sous l’influence d’une puissante famille seigneuriale de Thézan qui s’établit à Saint- Geniès dès 1324.
Style architectural:
Son architecture est fondée sur un arc ogival, brisé en tiers-point qui se rencontre partout dans l’agglomération, dans certains bâtiments publics dont la fontaine frappée vraisemblablement à l’époque carolingienne, par un adictum (sentence de la justice et du pouvoir). XIVème- XVIIème siècle.
Photos
Description générale:
Au XIVème siècle, la construction de l’église a laissé subsister des pans de murs d’un édifice plus ancien, ce qui apparait dans la différence d’appareil des pierres.
Au début du XVIème siècle, on ajouta une tribune, dont l’arc surbaissé porte la date de 1513.
On voit aussi courir le long des murs une bande noire, ou listre, peinte à même la pierre, marque du deuil du fondateur principal de l’église. Sur les murs également les croix peintes en rouge indiquent que l’église a été consacrée.
Le clocher, plus tardif, simple mur campanaire à l’origine, a été établi en sa forme actuelle au début du XVIIème siècle et repose dangereusement sur la voûte. Pour contre balancer l’énorme poussée, des arcs boutants ont été construits pour soutenir le mur opposé. Ébranlé par la foudre, le clocher a été démonté et reconstruit en 1950. La toiture du clocher, en tuiles vernissées vertes produites sur place et employées par pure commodité, a fait donner aux habitants le surnom de mange-grenouilles ou grenouillards, par assimilation à la peau des grenouilles.
La porte d’entrée présente des ornements très simples et deux têtes de rois sculptées, bien altérées par le temps.
Du côté de l’ambon, on remarque la porte des morts donnant dans l’ancien cimetière -aujourd’hui occupé par des maisons- peut être modifiée et agrandie tardivement.
A l’extérieur, on voit, adossés au mur de l’abside, les bancs en pierre sur lesquels s’asseyaient les Syndics ou les Consuls pendant les séances du Parlement Public ou Consul Général des Habitants délibérant des affaires communales en plein-air sur la place.
L’église est vouée à titre principal à saint Geniès (Genesius), greffier du Prétoire d’Arles, qui, simple catéchumène avait refusé d’inscrire dans les minutes du Tribunal une sentence frappant des chrétiens, à l’époque de la persécution de Decius (milieu du IIIème siècle). Menacé à son tour, il s’enfuit pour recevoir le baptême et entreprit pour cela de traverser le Rhône à la nage. Mais les gardes l’ayant rattrapé le décapitèrent sur l’autre rive, aujourd’hui le quartier de la Trinquetaille. Les actes de son martyre furent écrits par l’évêque Paulin, peut-être l’évêque de Béziers du même nom, au début du Vème siècle. Son culte était très célèbre dans toute le Gaule méridionale et en Espagne et très solennel dans la liturgie gothique.
Après l’époque carolingienne et l’introduction de la liturgie romano-franque, le culte d’un saint homonyme, Geniès de Rome, comédien martyrisé à l’époque de Dioclétien en 304, pour s’être déclaré chrétien, alors qu’il mimait une scène burlesque de baptême, fut également introduit. Et pendant tout le Moyen Âge, les deux saints Geniès furent patrons de l’église et célébrés par un office commun le 25, puis le 26 août. Leur fête est aujourd’hui totalement oubliée, un patronage secondaire et récent (milieu du XIXème siècle) quoique très respectable par Saint Fulcran de Lodève a en quelque sorte éclipsé le patronage antique et vénérable de l’église et de la paroisse.
Le mobilier de l’église en son état actuel de dépouillement excessif est anachronique. L’église donne une image infidèle de son état originel, moins glacial. L’autel médiéval, en marbre blanc, porté par une colonne grise, placé trop près de la nef, est trop bas. La croix de procession en argent, magnifique pièce d’orfèvrerie (classée), du début du XVIème siècle, n’est pas visible et protégée ; en raison des symboles eucharistiques qu’elle porte (le pélican), on peut penser qu’elle était destinée à la Confrérie du Corpus Christi ou du Saint Sacrement créé en 1305.
Au-dessus de l’oculus du chœur, la croix de procession de la Confrérie des Pèlerins de Saint-Jacques (classée), le christ est du XVIIIème siècle et la croix elle-même de 1805 avec ses coquilles caractéristiques aux quatre bras.
De la Confrérie des Jacquaires reste encore une magnifique et rustique statue de saint Jacques (classée), grandeur humaine, avec les coquilles ex-voto rapportées des pèlerinages. La Confrérie dont l’origine se perd dans la nuit des temps fut réformée en 1635 et fonctionna jusqu’en 1900.
La statue de la Sainte Vierge est en bois doré, de la fin du XVIème siècle. Les panneaux de la chaire (mutilée de son abat-voix) sont également en bois doré du XIXème siècle.
La grande cloche du clocher était immobilisée depuis 2013 pour des raisons de sécurité et en attente de la confection du joug de remplacement. La société Campa de Montpellier en charge des travaux s’est mise au travail en 2014. Ce n’était pas une mince affaire car le joug en bois de chêne pesait pas loin de 150 kg, qu’il fallait faire passer par l’étroit escalier en colimaçon qui accède au clocher. Mais Vincent, Emmanuel et leur patron Michel s’attelèrent à la tâche et bientôt le nouveau joug était disponible sur le haut de la plateforme. Une autre tâche très physique les attendaient alors, c’était le démontage de la cloche de son beffroi pour pouvoir la libérer de son ancien joug. Une cloche d’un poids de 550kg tout de même avec un joug en bois fixé par des attaches forgées confectionnées dans les années 1880. Puis le remontage du joug neuf et la réinstallation de la cloche sur son beffroi étaient nécessaires. Tout ce travail prit deux journées entières au bout desquelles, les Geniessois eurent la joie de réentendre le son de leur plus grande cloche.
La chapelle Saint-Fulcran se trouve sur une petite hauteur, à droite à la sortie de St Geniès en direction de Murviel les Béziers, sur la D 16. Tombeau de la famille du marquis de Thézan Saint-Geniès. Érigée en 1850, elle a été dédiée par dévotion à saint Fulcran, évêque de Lodève au Xème siècle, mais ne représente pas le vestige d’un lieu de culte ancien. Sa restauration à l’initiative de la Municipalité est imminente.
Sources : Henri Barthès de St Geniès de Fontédit, généawiki, St Martin de la Coquillade et Midi Libre 2014