Eglise Saint Martin à Saint Martin de Londres

 

St Martin

adresse:  Place de l'église, 34380 Saint Martin de Londres 
coordonnées GPS: 
N43.791324°, E3.731107°
contact: voir site de la paroissehautesgarrigues - 09 66 95 56 57
ouverture:

Tous les jours de 9h à 17h

visites guidées:

proposées par Mme Isabelle Daniel, guide-conférencière. Prendre rendez-vous par l’intermédiaire de l’Office du tourisme.  

à savoir: 
Parkings : nombreux dans le village 

enluminure3Présentation sommaire: 

L'église actuelle a remplacé le prieuré érigé par l'abbaye mère de Gellone vers 1025, prieuré à usage monastique à côté de l'ancienne église paroissiale.

 On peut voir  les traces du vieux village autour de l'église avec une première enceinte fortifiée polygonale qui fut domaine du prieur. La ville bâtie lors de la guerre de Cent Ans et domaine du seigneur, est limitée par une deuxième enceinte dont on voit encore deux tours. Au XVIème siècle, le village sortit de ses remparts et s'étendit dans les faubourgs ou barrys. Une grande partie des tours et des fortifications furent détruites au XIXème siècle.

Fiche en cours d'élaboration

enluminure3Style architectural:

Roman (Premier art roman méridional)

 Roman, Gothique, Renaissance et Baroque, autre...

 enluminure3Photos

  

 

enluminure3Description générale:

L'arrivée à l'église peut se faire, soit par le Grand Portail (fin XIIème), seul accès à l'édifice jusqu'à la révolution soit par les deux autres ouvertures pratiquées à cette période troublée ce qui marquait la fin des privilèges ecclésiastiques. Une volée d'escaliers arrondis permet d'arriver sur le parvis de l'église (ancien claustre) où trône une croix en pierre magnifique. Le parvis correspond à l'ancien cimetière dont des tombes ont été mises à jour jusqu'au niveau de l'abside actuelle, montrant que l'église primitive était plus petite.

Extérieur

L'église Saint Martin frappe par ses proportions harmonieuses. La construction  de l'édifice religieux date de la fin du XIème siècle et obéit à toutes les caractéristiques du premier art roman méridional. Venue d'Italie du Nord et de Catalogne, ce dernier s'est propagé dans le Languedoc à cette époque. Construite selon un plan tréflé en forme de croix latine, avec ses trois absides semi-circulaires, unique en Languedoc, l'église montre une coupole d'influence byzantine commune en Italie.

Tous les éléments visibles en arrivant sur le parvis, caractérisent cet art roman, avec ses bandes dites "lombardes", son soubassement en relief, ses petits arcs aveugles en plein cintre groupés par trois, unis par des lésènes (piliers plats), couronnés par des redents ou dents d'engrenage. Cet ensemble d'éléments est très proche de celui de l'abbatiale de Saint Guilhem le Désert. Les baies, très étroites, dont certaines présentent des colonnettes aux chapiteaux ouvragés, sont ébrasées des deux côtés pour laisser entrer la lumière dans l'édifice et le toit est recouvert de lauzes disposées en écailles de tortue. Leurs vitraux ont été remplacés  en 1995 par Claude Baillon.

Les moellons en calcaire lacustre qui constituent l'édifice sont taillés en arête de poisson ou en feuilles de fougères  aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur et sont très décoratifs.

L'édifice du XIème s'ouvrait par la porte à une seule archivolte reposant sur des demi-colonnes carrées sans chapiteau après le narthex (vestibule).

Sur le côté droit (Nord) de l'abside principale, à l'extérieur, on peut voir les restes de la porte donnant accès à la sacristie qui fut ajoutée à l'édifice en 1677. En face, l'ancienne maison claustrale partiellement transformée avec son escalier de pierres et sa terrasse qui abrite maintenant des appartements privés et la bibliothèque du village, Cet ensemble, vestige de l'ancien cloître était sans doute constitué de voûtes en berceau  dont certaines sont encore visibles à l'extrémité de la galerie. Elles furentrefaites dès le XVIIème siècle. Sous cette ancienne maison claustrale, court en effet, une galerie voûtée ouverte par trois arcades sur le parvis. Primitivement fermée, cette galerie fut ouverte à la Révolution. Notez la présence d'un puits  (appelé la Source) adossé au mur pourvu d'une dalle romane à dessins énigmatiques apposée en 1822 à la base d'un ancien puits-citerne et sous les arcades, une magnifique mosaïque "le partage", dédiée au Saint Patron de l'édifice  pour le 1600ème anniversaire de la mort de Martin. Elle fut bénie par Mgr Ricard en octobre 1999,  au cours de la messe de consécration de l'autel actuel situé dans le choeur de l'édifice ; tous les villageois en sont propriétaires, peu ou prou pour quelques unités parmi les  2191 tesselles qui la constituent.

Revenons en haut des escaliers. Surmontant l'édifice, nous pouvons admirer une coupole octogonale dominée par un lanternon formant un campanile carré à fenêtres romanes et terminé par une boule. Le clocher actuel date de la fin du XIIIème siècle, mais a été restauré au XVIIIème siècle.  La grosse cloche, fondue en 1763, est ornée d'une croix en relief et d'anses de fixation sculptées.

La croix en pierre qui occupe le centre du parvis est très particulière car elle présente deux faces sculptées. Elle n'était pas sur la place de l'église en 1665, date à laquelle l'Evêque Bosquet intima l'ordre au curé d'ériger une croix à cet endroit au milieu du cimetière. Si le socle porte l'inscription 1824, date d'une mission, la date exacte de construction de la croix est encore difficile à affirmer même si celle de 1642 est inscrite sur la colonne originelle conservée en lieu sûr. Le Christ d'inspiration grecque ou byzantine est un Christ serein nimbé par le soleil. Au revers, la Vierge a de très longs cheveux, un riche manteau drapé et la tête dans les étoiles. Sa robe est retenue par une ceinture nouée sous ses mains jointes et selon le monde des Arts, elle "attendrait" le Sauveur. Cette sculpture représenterait donc "la Corédemption de la Vierge Marie".

Le porche d'entrée de l'église actuelle date du XIIème siècle et fut primitivement surmonté d'un clocher qui fit l'objet de bien des tumultes entre le Seigneur  et le Prieur de l'époque et se termina par la destruction de ce "clocher-tour"  en 1247, entraînant de nombreux dégâts au niveau de la nef.

Arrêtons-nous sur ce porche du XIIème avant d'entrer.  Remarquez à droite, à hauteur d'homme, deux cadrans canoniques, creusés dans la pierre indiquant le début des offices pour les moines  et à gauche une belle pierre tombale qui fut fixée à cet endroit en 1875. Il s'agit de la plaque funéraire du  quatorzième prieur de Saint Martin le vénérable Seigneur Béranger de La Tour. Au centre sont visibles ses armoiries dans un écu scutiforme, au dessus, une croix gothique  en plomb et au sommet un petit autel de style roman qui daterait du XIIème siècle.

Constituée d'une archivolte en plein cintre à trois voussures concentriques, cette entrée délimitait un espace entre les deux portes dit gimel ou narthex. On observera la très belle facture de ce porche. Remarquons la taille à la boucharde pour les colonnes dans du calcaire blanc des garrigues.  Une quatrième voussure est venue rétrécir ce porche au XIXème pour convertir le gimel en chapelle. Enfin, observons  la statue de pierre qui occupe le haut du linteau principal ; il s'agit de Saint Martin soldat, à cheval,  partageant son manteau. Cette statue fut primitivement sur la porte de la sacristie dont elle futôtée sur ordre de l'évêque Colbert en1697.

Entrons dans ce narthex ou gimel  (portes jumelles) côté sud, et ne perdons pas de vue sa construction un peu plus récente que l'église (fin du XIIème). C'est une réplique de celui de Gellone. Voûte en croisées d'ogive, original dans un édifice roman et belle statue de Saint Martin façonnée sur place dans une niche  (fenêtre sud obstruée) et non rapportée. Saint Martin est représenté en évêque.

Intérieur

Portons notre regard à droite de l'entrée principale pour admirer l'église dans sa construction  primitive et pénétrons dans l'église.

L'abside principale avec le chœur est en forme de cul de four et est prolongée par deux absides latérales. Cette abside, ornée d'une corniche biseautée à motif cordé, est supportée par des colonnes engagées, et est éclairée par cinq baies ébrasées dont les chapiteaux sont ornés de différentes sculptures, entrelacs, pommes de pin, rameaux d'olivier, spirales ... La croisée du transept, de forme carrée,  est surmontée d'une coupole de 15 m de haut éclairée par deux baies romanes en "trous de serrure", orientées à l'est et à l'ouest. Son architecture est très particulière car elle n'utilise pas de pendentifs, ni de trompes. La transition entre la forme arrondie et la forme carrée passe par des pierres en forme de triangle bien  visibles aux angles. La symbolique en est très précise, passage du carré au cercle : "la terre s'offre à l'activité du ciel, l'homme se remet à Dieu".

L'abside latérale sud anciennement chapelle St Jean, puis Ste Croix présente sur sa corniche des motifs en "billettes" et Saint Martin en vitrail datant du XVIIème siècle.

L'abside nord ou chapelle de Notre Dame renferme une belle représentation de la Vierge. Il s'agit d'un bas-relief anciennement polychromé qui viendrait du réfectoire des moines de la maison claustrale. Cette "Vierge à l'Enfant", couronnée par son Fils est entourée d'une guirlande de grains séparés par des roses : C'est une Vierge du Rosaire, dévotion chère à Saint Dominique qui mena une croisade contre l'hérésie et fut important dans l'histoire de l'église Saint Martin.

 

La chaire, en pierre,  se situe à gauche du chœur. Elle fut sans doute érigée là peu de temps après la construction de la sacristie  (1677) car elle communiquait primitivement avec celle-ci. Elle daterait  de 1686. De forme polygonale, elle présente cinq panneaux dont deux richement sculptés de motifs quelque peu énigmatiques. De nombreux travaux ont voulu y voir soit des symboles de l'opposition entre le Bien et Le Mal, soit ceux de la tradition cathare ... les recherches continuent...

 L'autel est une pièce historique (Xème siècle), qui a remplacé l'autel préexistant en 1987/1988. Il proviendrait de l'église primitive. Monolithe, il  montre trois arcs en plein cintre saillants et supportés par des colonnettes sobrement décorées de spirales et de torsades inversées.

La nef est constituée de deux travées du XIème siècle, séparées par des arcs doubleaux  qui reposent sur des demi-colonnes sans base. La troisième travée de la nef, fut construite au XIXème siècle, après destruction du mur ouest et de la tribune romane de l'édifice primitif. Elle montre en hauteur les traces d'une porte donnant accès à la tribune préexistante.

Au XVIIème siècle, les fonds baptismaux se situaient sous la tribune au fond de l'église. La chapelle actuelles qui détonne par sa construction pseudo-gothique date de la fin du XIXème et était destinée à accueillir les enfants des écoles sous la responsabilité de leurs institutrices, sœurs de la Congrégation des Franciscaines de St Chinian présentes dans le village à cette époque. Les fonds baptismaux actuels (1874) qui occupent cette chapelle, sont entourés d'un retable en marbre rose.

La paroisse de St Martin possède une relique, une Croix miraculeuse (non exposée) datée du XIIème siècle qui renferme un fragment de la Vraie Croix. Elle fut présentée à l'exposition universelle de 1900. Elle était vénérée par les pèlerins se rendant à St Jacques de Compostelle et fut longtemps au centre de pèlerinage des villageois en cas de sècheresse.

A voir à proximité : Notre Dame de Londres, Le Mas de Londres, les Matelles, le village préhistorique de Cambous, Le Pic St Loup et le Ravin des Arcs ...