Eglise Saint-Roch
adresse: |
Place St Roch, 34000 |
coordonnées GPS: |
N43.608563°, E3.875881° |
contact: | +33 6 81577033 |
ouverture: |
Ouverture en semaine de 10h à 18h. Dimanche: messe à 11h00 |
visites guidées: |
Visite guidée certains samedis entre 14h et 18h et sur R.V. Accueil des pélerins de St Jacques au presbytère : 4, rue Vallat 34000, Montpellier. Ouvert à partir de 16h30. Réservation recommandée 24h à l'avance : 33 4 67 92 66 67. Huit places seulement! |
Parking: Préfecture ou Comédie. |
Présentation sommaire:
L'Eglise St Roch, située au cœur de la vieille ville, a été construite sur l’emplacement de l’ancienne église St Paul, à l’initiative de la municipalité de Montpellier qui lança une souscription publique en 1861 en vue de son édification. Le bâtiment achevé en 1867, ne correspond que partiellement au plan initial de l’architecte Jean Cassan qui avait prévu, en plus de la nef, un transept, des absides et deux flèches.
Style architectural:
Néo-gothique
Description générale:
Comme d’autres églises de la ville, l’église St Paul avait beaucoup souffert des affrontements interreligieux. Détruite lors du siège de Montpellier en 1622, elle avait été reconstruite entre 1625 et 1677. Dès le 17ème siècle, elle comporta une chapelle St Roch. Dans les années 1830-1840, des épidémies de choléra survenues dans la région suscitèrent un regain de ferveur pour St Roch, enfant de Montpellier, qui donna bientôt son nom au sanctuaire. Grâce à l’action de propagande de l’Œuvre St Roch, expression du renouveau catholique sous le second empire et dans le cadre de l’ambitieux projet urbain voulu par le député-maire, Jules Pagézy, la reconstruction et l’agrandissement de l’église St Roch furent proposés. L’architecte de la ville, Jean Cassan, conçut un vaste bâtiment qui évoquait l’idée de « cathédrale idéale » élaborée par le grand promoteur du néo-gothique, Viollet-Le-Duc. Son projet prenait modèle sur les grands sanctuaires gothiques du nord de la France et plus particulièrement sur N.D. de Châlons-en-Champagne (trois nefs largement éclairées par des vitraux et une grande rosace). La seule concession au gothique languedocien était la forme elliptique des piliers de la nef centrale, imités de l’abbatiale de Valmagne qu'on avait même envisagé de démonter entièrement pour la reconstruire et en faire l’église St Roch. La souscription émise par la municipalité ne permit pas de réunir les sommes nécessaires et la construction s’arrêta au transept avant d’être complétée par un chœur fortement surbaissé, mais lumineux grâce à un large vitrail, où l’on peut reconnaître St Roch, accompagné de son chien, prenant le chemin des pèlerins au pied de la cathédrale St Pierre de Montpellier. Les deux flèches et l’ornementation extérieure ne furent pas réalisées. Le sanctuaire est précédé d’un large perron surplombant le quartier. C’est de là qu’est donnée, chaque 16 août, la bénédiction de la ville et celle des animaux domestiques, au terme de la célébration de la St Roch.
Les vitraux, réalisés par dans les ateliers des peintres-verriers Pierre-Gustave Dagrand et J-Fr. Champigneule, sont d’inspiration symboliste et art nouveau. La statue monumentale de St Roch en habit de pèlerin fut achevée par le sculpteur montpelliérain Auguste Baussan en 1894. Outre la chaire sculptée de 12mètres de haut, chef d’œuvre d’ébenisterie de style néo-gothique, les toiles du chœur, consacrées à la vie de St Roch, méritent l’attention des visiteurs. Chaque année, lors de la solennité de la St Roch, le 16 août, les reliques de St Roch, conservées dans le sanctuaire, sont présentées au public.
La chaire,a été conçue de manière à symboliser l’Eglise de son origine à son aboutissement eschatologique. Les panneaux de la chaire représentent les quatre évangélistes, porteurs de la Révélation, représentés avec leurs attributs symboliques. Au-dessus, derrière le prédicateur, les fondateurs de l’Eglise, Saint Paul et Saint Pierre représentent l’institution, traduction de l’action du Saint Esprit dans l’histoire. Le dais est porté par six archanges et surmonté par l’ange du Dernier Jour qui, de sa trompette, annonce la fin des temps.
Trois des quatre tableaux qui, dans le chœur, illustrent la vie de St Roch sont l’œuvre du peintre montpelliérain Auguste-Barthélémy Glaize (1807-1893), influencé par le réalisme et l’éclectisme de Paul Delaroche, d’Ary Scheffer et d’Hippolyte Flandrin qui furent avec lui les protagonistes du renouveau de la peinture religieuse en France. Le grand vitrail du choeur, posé en 1987, est l'œuvre de Gérard Milon.
La chapelle, à gauche du chœur, contient un gisant représentant St Roch et deux statues de lui, dont l’une, en bois, a été récemment offerte par son sculpteur. Sur le mur de droite, un tableau d’Alexandre Cabanel, né à Montpellier, représente Le Christ au Jardin des Oliviers.
On remarquera, de part et d’autre du seuil de l’église, deux grands tableaux du 17ème siècle, œuvres de peintres montpelliérains , représentant, l’un, la conversion de Paul, sur le chemin de Damas, l’autre, l’épisode du Quo vadis ? rappel de sa mission à l’apôtre Pierre par le Christ.
Le sanctuaire St Roch dispose d’un orgue fabriqué en 1845 par la maison Daublaine et Callinet et transformé en 1874 par la maison Puget de Toulouse. Malgré une qualité de facture indéniable, cet instrument mériterait des travaux de restauration importants.
Résumé de la vie de Saint Roch :
Roch naquit à Montpellier entre 1348 et 1350, à l’époque où la ville fut rattachée à la couronne de France (1349). Alors que le royaume était confronté à la Guerre de Cent Ans et aux ravages de la peste noire, la cité de Montpellier était une république marchande active, cosmopolite, déjà réputée pour son université de droit et de médecine. Étape du pèlerinage de St Jacques de Compostelle sur la via tolosana, elle bénéficiait de la proximité d’Avignon, siège de la Papauté depuis le début du siècle.
Le père de Roch, Jean Roch de la Croix, était probablement un négociant; il aurait été l'un des consuls de Montpellier en 1363. Sa mère, Libéria, était originaire de Lombardie. Roch fit probablement sa scolarité chez les dominicains avant d’étudier la médecine à l’université. Il connut l’épidémie de peste de 1358 et celle de 1361 qui, à Montpellier, fit jusqu’à cinq cents morts par jour pendant trois mois. Orphelin à 17 ans, riche et instruit, il décida de partir pour Rome. Renonçant à sa fortune, il rejoignit le 3e ordre franciscain, revêtit l’habit du pèlerin, se fit bénir par l’évêque de Maguelone et prit la route. Il arriva à Acquapendente, à quelques jours de marche de la ville éternelle en juillet 1367 et y resta trois mois, car la peste y sévissait. Grâce à l’enseignement médical qu’il avait reçu et qu’il associait à des signes de croix sur les souffrants, il obtint de nombreuses guérisons. Arrivé à Rome au début de l’année 1368, il s’occupa des malades de l’hôpital du Saint-Esprit - ordre fondé par son compatriote Gui de Montpellier et rencontra le pape Urbain V qui tentait de réinstaller la papauté à Rome. Roch reprit la route en 1370 pour retourner vers sa patrie par la via flaminia et la via émilia. En mai 1371, il s’arrête à Plaisance (Piacenza) et vient à l’hôpital Notre-Dame de Bethléem où il assiste et guérit des malades. Atteint à son tour par la peste, Roch se rend au bois de Sarmato pour y attendre la mort. À cet endroit, près d’une source, un chien lui apporte chaque jour un pain. Le maître du chien est le noble Gothard Pallastrelli qui va devenir son disciple, se faire ermite et donner son nom au mont Saint-Gothard.
Roch put ainsi reprendre sa route, mais les terres milanaises étaient le théâtre d’une guerre entre le duc de Milan, Barnabo Visconti, et la ligue constituée par le pape Urbain V et conduite par Amedeo VI de Savoie. Pris pour un espion du pape, Roch fut arrêté à Broni et transféré à Voghera par l’intendant militaire des Visconti. Sa renommée était déjà grande, mais fidèle au vœu d’anonymat des pèlerins, Roch ne révéla pas son identité et demanda à pouvoir reprendre son chemin en tant qu’ « humble serviteur de Dieu ». Au lieu de cela, il fut mis au cachot et resta emprisonné pendant cinq ans. Selon la tradition, il ne dévoila son identité qu’à un prêtre, la veille de sa mort survenue le 16 août 1378 (ou 1379, ou 1380). Il fut enterré avec dévotion à Voghera, où, dès 1382, un sanctuaire et une fête honorèrent sa mémoire. Ses reliques, déposées dans l’église qui lui est à présent consacrée dans cette ville, furent dérobées en février 1485 et transportées à Venise où elles sont toujours, à l’exception de quelques-unes, dont celles qui furent données au sanctuaire St Roch de Montpellier, où l’on conserve aussi son bâton de pèlerin. Saint Roch est le patron des pestiférés, des lépreux et de tous ceux qu’une maladie exclut de la vie sociale. Sa réputation, bien établie dans le sud de la France, en Italie et en Belgique où de nombreux sanctuaires lui sont consacrés, s’étend jusqu’en Amérique latine.
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