ancienne-abbaye-de-sainte-marie-de-valmagne

Présentation sommaire: 

Adossé à la colline cet édifice gothique de grandes dimensions (L 83m ; H 23m) présente une triple nef de sept travées voûtées d'ogives, témoin très remarquable dans le Languedoc de « l’Art Français », importé du Royaume de France dans la deuxième moitié du XIIIe siècle. L'église a été convertie en chai après la révolution mais conserve l'intégralité de son architecture avec en particulier le déambulatoire et ses chapelles. Après la chapelle on visite son cloître avec ses galeries, sa fontaine claustrale et sa salle capitulaire.

Style architectural:

Roman dans le cloitre et Gothique

Description générale:

L'abbaye de Valmagne a été fondée en 1138 par Raymond Trencavel vicomte de Béziers et des familles seigneuriales de la région qui firent don de terres incultes pour y implanter le monastère. Elle fut intégrée dans l'ordre cistercien en 1145 et rattachée à Bonnevaux, fondation de Citeaux en Dauphiné. L'abbaye a connu un accroissement rapide grâce à de nombreuses donations. Elle possédait de nombreuses granges qui étaient souvent établies sur des terres incultes que les convers défrichèrent et transformèrent en jardins, vignes et vergers. Le cartulaire de l'abbaye mentionne aussi des pêcheries de l'étang de Thau à Mèze et des moulins sur le fleuve Hérault. A ces possessions s'ajoutent des maisons à Béziers et à Montpellier. Le nombre de moines augmentant avec la prospérité matérielle de l'abbaye, les abbés de Valmagne décidèrent de reconstruire le monastère sur de plus amples dimensions. En 1257, l'évêque d'Agde accorda au grand abbé Bertrand d'Aurillac l'autorisation de reconstruire une nouvelle église abbatiale.

Cet édifice gothique de grandes dimensions (L 83m ; H 23m) présente une triple nef de sept travées voûtées d'ogives. On peut observer sur les clefs de voûte des médaillons sculptés et peints. L'abside comprend un déambulatoire entouré de sept chapelles rayonnantes.On remarquera les profils en ellipse des piliers et des arcs entre nef et bas côté qui donnent à cette chapelle une grande élégance, un véritable élan de tendresse sans mièvrerie parfaitement accordé à sa dédicace mariale.

Le cloître conserve des parties romanes. Il a été repris au XIVe siècle. La galerie nord servait à la lecture. La galerie orientale ouvrait sur une modeste bibliothèque appelée armarium. Les étagères de livres de prières sont ici couronnées de décors en dents de scie. Une splendide fontaine claustrale  édifiée près de l'aile sud du cloître devant le réfectoire permettait aux moines de sa laver rituellement les mains avant les repas. La salle capitulaire du XIIe siècle présente une voûte surbaissée en anse de panier. Des éléments lapidaires sont conservés à l'intérieur. Des vases en pierre du XVIIe siècle ont été placés entre les baies. L'abbaye connaîtra la décadence à partir du XIVe siècle avec les épidémies de peste, le passage des grandes compagnies lors de la guerre de cent ans et au XVIe siècle les guerres de religion. Avec la suppression des ordres religieux en 1790 c'est la fin de l'abbaye. Elle est vendue aux enchères comme bien national en 1791 à M. Granier-Joyeuse il transforme la chapelle en chai et on peut y encore voir les foudres dans les bas côtés. Cette nouvelle affectation l’a sauvée de la démolition.

 En 1838, elle est rachetée à ses héritiers par le comte de Turenne. Elle appartient depuis à la même famille qui a la lourde tâche d'assurer l'entretien, la mise en valeur et l'animation culturelle d'un des plus prestigieux monument historique du Languedoc.

Ref : Les édifices religieux de l'ancien diocèse d'Agde ASPAHC-2015

 Photos

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