Eglise de la Sainte Famille à Béziers
adresse: | 29 av Enseigne Albertini, 34500 Béziers |
coordonnées GPS: |
N43.346220°, E3.226394° |
contact: | 04 67 30 13 53 |
à savoir: www.beziers.catholique.fr/ |
Présentation sommaire:
Grande église néo-byzantine à coupole, sur croix grecque, à ossature de béton, construite entre 1946 et 1950, dans un quartier moderne proche du centre de Béziers. C’est un des rares chantiers figuratifs, constituant ainsi une exception dans l’œuvre du peintre-verrier Henri Guérin.
Style architectural:
Néo-romano-byzantin, XXe siècle
Photos
Description générale:
La création de la paroisse de la Sainte-Famille fut décidée vers 1934 par Monseigneur Gabriel Brunhes (1932/1949). Une chapelle fut érigée (actuelle Salle Saint-Guiraud), par le Chanoine Castan, premier curé, sur un terrain donné par Mademoiselle Gaillard. Le diocèse, après un concours d’architectes en 1938, désigna l’équipe Paul Harant et Charles Touzet et leur signifia leur mission le 1e mai 1939. La guerre ne permit pas le démarrage des travaux.
La paix revenue, le Chanoine Castan fut nommé à l’église de La Madeleine et le Chanoine Étienne Amiel le remplace à la Sainte Famille. Collecteur de fonds infatigable, il entreprend le chantier en 1946. Le 11 novembre 1954, il reçut de Monseigneur Duperray (1949-1957) la Rosette d’Officier de La Légion d’Honneur, à titre militaire.
M. Touzet prit la direction des travaux, mais trop âgé, il se retira en mai 1956. M. Rouayroux, industriel biterrois, obtint que son ami Claude-Charles Mazet, architecte, fidèle de la communauté protestante de Béziers, s’occupe bénévolement du chantier, pour élever une église néo-byzantine à coupole, sur plan en croix grecque. L’église fut consacrée le jour de l’Ascension, en mai 1959, par Monseigneur Cyprien Tourel (1958-1976).
Éléments d’architecture et de décoration :
Symboliquement, le carré au sol représente l’espace de la Terre, la Création où vivent les hommes ; c’est aussi le déroulé des jours, le parcours du soleil du levant au couchant, donc une image du temps. La coupole, qui représente la voûte céleste, est un espace sans limite, l’infini ; c’est aussi le temps, le temps hors du temps, dans un cercle qui n’a ni début ni fin. Ainsi, la Terre, le lieu de la Création, se trouve sous la bienveillance du ciel. L’histoire de l’humanité est contenue toute entière dans le plan de Dieu.
Les vitraux en dalle de verre, sur le thème de la Sainte Famille, sont l’œuvre d’art la plus remarquable de cette église. Il s’agit d’un ensemble de 17 fenêtres (1m x 3m, soit en tout 50 m2) réalisé en 1957 par un moine d’En Calcat, le Père Ephrem Socard (dix fenêtres), et son jeune élève et collaborateur, Henri Guérin (sept fenêtres), le futur grand maître verrier du XXe siècle.
Les dix fenêtres du Père Socard :
- dans le chœur : « l'Annonciation », « Le Mariage de Marie et Joseph », « La Visitation » et « L’Ange rassurant Joseph en songe »,
- dans le transept droit : « Jésus au Temple », « La Prophétie de Siméon et Anne », « La Nativité », « L'annonce du recensement de Bethléem »,
- sur la tribune, une majestueuse « Adoration des Mages » avec un personnage en position très hiératique dans chacune des ouvertures (un Roi Mage, saint Joseph, Marie et deux Rois Mages).
Au travail du Père Éphrem, très inspiré des vitraux du XIIIème, s’oppose la grande force picturale, plus libre, des vitraux d’Henri Guérin. La cohérence de l’ensemble réside dans une unité de coloration sobre, blancs-rosés, rouges profonds et bleus turquoise.
Les sept fenêtres d’Henri Guérin :
- trois du transept gauche : « L’Ange ordonnant de fuir en Égypte », « La Sainte Famille à Nazareth », « Jésus et les docteurs de la Loi »,
- deux de la nef, à gauche : « Saint Paul » et à droite « Saint Pierre »
- au narthex : « Le Sermon sur la Montagne »
- sur les fonts baptismaux : « Le Baptême du Christ ».
Remarquer une sculpture de Jean Magrou, représentant la Sainte Famille, offerte par la famille Gaillard.
Dans le fond, on peut honorer la mémoire de Sœur Jacquette de Bachelier, qui avait mis en garde le Duc de Montmorency, en 1632 : « Monseigneur, je vois une funeste issue à votre entreprise, mortelle pour vous, si vous franchissez l’Orb. » (en occitan : « Se passas l’Orb, ses perdut. ») C’est de Béziers que Montmorency partit en campagne avec de maigres troupes et sans appuis véritables. Capturé les armes à la main au combat de Castelnaudary par Schomberg (1632), Montmorency fut, malgré de nombreuses interventions en sa faveur, notamment celles du pape et de Charles Ie d'Angleterre condamné à mort par raison d’État et décapité à Toulouse.
Source : J. Bremond.