Eglise Notre Dame de la Salette à Sète

Présentation sommaire: 

Lieu de méditation et de spiritualité tout autant que site touristique et culturel bien fréquenté, la chapelle est un belvédère sur la ville, la mer, l'étang de Thau.  Construite sur les vestiges d’un sémaphore romain, entièrement repeinte, elle possède de troublants ex-voto peints en remerciement des traditions marines de la ville ainsi que des fresques.

Style architectural:

Architecture originale.

 Photos

Description générale:

La chapelle Notre-Dame-de-la-Salette présente un plan assez complexe, s'appuyant sur les dispositions d'un ancien fortin dont il subsiste un pan d'escarpe à côté de l'entrée. Un auvent conduit à la chapelle sud, secondé d'une nef voûtée en berceau avec abside circulaire, laquelle ne compte aucune ouverture. Deux chapelles complètent l'ensemble au nord et à l'ouest. Une tourelle, qui pourrait avoir servi de fanal, surmonte l'édifice. La statue placée à l'extérieur de la chapelle invite à y entrer. À remarquer également un piton surmonté d'une autre statue de la Vierge avec quelques marches permettant d'y monter. La date de 1831, gravée sur le mur à gauche de l'entrée, n'a pas de correspondance connue. En 1861, la chapelle fut reconstruite, s’appuyant sur les restes de pans de murs militaires. Elle fut dédiée à Notre Dame de la Salette, le 19 septembre 1866. L’intérieur contient des fresques de Jacques Bringuier (1951 à 1953) et la partie de la chapelle dédiée à sainte Rita et à Notre-Dame de la Chapelle, est couverte d'ex-voto. La tour de la chapelle pourrait être confondue avec un clocher. C’est en fait un ancien signal géodésique (qui indique une position précise et qui fait partie d'un réseau de triangulation avec d'autres sommets géodésiques). Il est surmonté d’une statue de la Vierge. À ses côtés existait un sémaphore, poste de guet établi sur la côte, chargé de surveiller les approches maritimes et de signaler par signaux optiques toute activité ennemie ; il fut démoli par les Allemands en août 1944.

Un peu d’histoire :
La chapelle a été construite au sommet du mont Saint-Clair, qui culmine à 175m et ressemble à une baleine, ce qui fut à l'origine du nom de la ville étendue à ses pieds : Sète, issu du latin cetus et avant du grec kêtos, la baleine.
Les fouilles archéologiques du bassin de Thau mirent à jour des traces d’habitat datant de l’âge du bronze, sous deux mètres d’eau au large du quartier du Barrou. L’endroit fut habité par les Celtes, puis par les Grecs et les Romains. La position du mont et sa hauteur en firent un repère pour la navigation, et ainsi, l’endroit devint une étape commerciale maritime. Au IXe siècle, le mont dépend faisait de l'abbaye d'Aniane, puis d'Agde. Il ne fut jamais très peuplé, mis à part quelques pêcheurs travaillant sur l’étang de Thau. Au XIIe siècle, un oratoire dédié à saint Clair, évangélisateur de la région, fut construit à son sommet. Il devint un poste de veille contre les pirates puis les corsaires. En 1586, le fortin de Montmorencette y fut construit en l’honneur d’Henri II de Montmorency contre les barbaresques. Richelieu le fit démolir en 1632. C’est à cette époque qu’un ermite, frère Hilarion, vint s’installer dans les ruines, où il aménagea une petite chapelle et deux ou trois cellules. D’autres moines le suivirent et bientôt un petit monastère s’installa. En 1678, celui qui vivait dans l’ermitage, dédia le lieu à saint Clair, qui avait la réputation de guérir les maladies des yeux. Cette simple chapelle devint un lieu de pèlerinage. Sète se construisait. Le 12 juillet 1687, réaménagée, elle fut bénie par Mgr Audouard, vicaire général de l’évêque d’Agde, en présence de Simon Pierre Goudard, lieutenant Consul de la première administration de la ville, ceci pour que les habitants de Sète puissent avoir un lieu de culte. En 1702, l’église Saint-Louis terminée fut livrée au culte et la chapelle redevint un simple ermitage. En 1828, Mr Castilhon, membre de la Société des Sciences et Belles Lettres de Montpellier, découvrit sur le sommet de la montagne de Cette les vestiges d’une construction antique qu’il prétendit avoir appartenu à un sémaphore romain. L’ermite habitant l’ermitage Saint Clair lui remit deux pièces romaines trouvées dans les ruines. Le 19 septembre 1846, à La Salette, près de Corps en Isère, une Belle dame apparut à Maximin Giraud et Mélanie Calvat. Elle leur tient un long discours puis conclut par : « Faites-le passer à tout mon peuple. » Le 17 septembre 1851, l'évêque de Grenoble, après cinq ans d'enquête, publia son jugement : « Marie, mère de Jésus, s'est manifestée à La Salette. » Ainsi fut reconnu par l'Église le miracle de La Salette. Les ermites qui se succédèrent sur le mont, maintinrent le culte de Saint Clair. Mais, bouleversé par l’annonce de l’apparition de la Vierge à La Salette, en 1864, Henri Gaffino, curé doyen de Sète et de ses ports, eut l’idée d’établir à Saint-Clair un sanctuaire en l’honneur de cette apparition et il institue pèlerinage annuel du 19 septembre. Ayant acheté de ses propres deniers cet ermitage et deux baraquettes inhabitées, se sentant vieillir, il fit le voyage en 1896 à La Salette, et obtint l’année suivante la venue de quatre missionnaires (corps de prêtres créé en 1852 à Grenoble) et d’un serviteur qui prirent en charge ce sanctuaire. Pendant la période de conflit religieux, le 30 juillet 1904, le pauvre mobilier fut vendu aux enchères. Quand la crise perdit de sa virulence, un chapelain, le père Comte, ouvrit une souscription pour tout réparer. Après la 2e guerre mondiale, le nouveau chapelain, le père Nemoz, restaura la chapelle détruite et demanda à un jeune artiste, Jacques Bringuier, de réaliser (de 1951 à 1953) des fresques qui couvrent l'intégralité de l'édifice.
SOURCES : Mme Dulac- Gérard RETHORE-Guide vert – Tripadvisor-
25/05/2020