Eglise Saint Martin Saint Majan à Villemagne l'Argentière
adresse: | Place de l'église, 34600 Villemagne l'Argentière |
coordonnées GPS: |
N43.617643°, E3.119269° |
Présentation sommaire:
Ancienne église abbatiale, actuellement église paroissiale.
Style architectural:
cClocher roman, église gothique XIVe siècle, puis XVIIe siècle.
Photos
Description générale:
Il ne reste de l’église abbatiale primitive que le chœur, deux travées de la nef et le clocher (XIVe), témoignage prestigieux de la vie monastique au XIIe puis au XVIIe siècles. L’ensemble est fermé par un mur construit au XVIIIe siècle, ce qui explique les arrachements et le mode de construction différent de la façade. L’église est gothique, mais dans une formule propre au Midi : une large nef unique, sans bas-côté et de profonds contreforts entre lesquels ont été aménagées de petites chapelles qui rayonnent autour du chœur. La nef de l'abbatiale est orientée sur un chœur rayonnant dont les vitraux resplendissent et pavoisent l'édifice aux heures les plus claires de la matinée. Un simple mur forme la façade. Le chevet est formé de cinq chapelles dont les voûtes montent à la même hauteur que les formerets des grandes voûtes. Le chœur lui-même est éclairé par les fenêtres à meneaux de ces chapelles. Les nervures retombent sur des colonnettes dont les chapiteaux sont ornés de figures humaines ou animales. Le clocher est roman sur presque toute sa hauteur. À l'extérieur, une série de grands arcs formant mâchicoulis, reliait les sommets des contreforts. Les moines avaient adopté, pour fortifier leur église, un système se rapprochant de celui de Saint-Nazaire à Béziers. Le parapet était crénelé. Le pavé de l'église est très relevé au-dessus du sol du village, à cause des inondations du torrent de la Mare qui ont causé, autrefois, la ruine de l'église Saint-Grégoire.
Mobilier : Reliques de St Majan (volées à Lombez, dit la légende, par deux moines de Villemagne, Sulsani et Centulle, au XIe siècle), chapiteaux du Haut Moyen-Âge déposés près de l’entrée, tables d’autel médiévales… On remarque à l’extérieur du chœur les éléments défensifs : mâchicoulis sur arcs entre les contreforts et baies murées (vestiges des combats de la guerre de Cent ans et des guerres de religion).
Un peu d’histoire :
L'abbaye de Villemagne fut fondée, au VIIe siècle, par Clarinus, moine de l'Ordre de saint Benoît, à Villemagne-l’Argentière (dont l’ancien nom était Cogne). Le monastère, détruit par les Sarrasins, fut rétabli au temps de Charlemagne. Il se trouvait dans le diocèse de Béziers. En 892, les reliques de saint Majan d’Antioche y furent déposées. Le nom de l'Argentière vient de la présence de mines de plomb argentifère, découvertes en 1164 sur le territoire de la commune. Les moines de Villemagne se partageaient de moitié la rente des mines d'argent et de plomb de ce lieu avec les comtes et seigneurs de Béziers et Carcassonne, la famille des Trencavel. En 893, l'abbaye, qui était placée sous le vocable de Saint-Martin, y ajouta celui de Saint-Majan, confesseur d’Antioche. Au Xe siècle, les seigneurs de Narbonne donnèrent à l'abbaye de nombreuses reliques. Dès lors, les pèlerins affluèrent à Villemagne située non loin de la route d'Arles à Saint-Jacques de Compostelle pour y vénérer les reliques de saint Majan, réputé pour ses intercessions en faveur des aveugles et des boiteux. Les seigneurs de Narbonne et de Béziers affectionnaient ce saint lieu. Au Xe siècle, ils donnèrent à l'abbaye de nombreux bénéfices, des terres et une grande quantité d'argent. Au XIIe siècle, Villemagne dépendait des deux plus puissants seigneurs de la région : Roger Trencavel, vicomte de Carcassonne et de Béziers et Ermengarde de Narbonne. En 1156, Louis VII autorisa l'abbé de Villemagne à mettre l'abbaye et ses dépendances à l'abri de fortifications et de fossés. Cette autorisation fut renouvelée en 1212 par Philippe Auguste. Les moines de l'abbaye entreprirent la reconstruction de leur église au cours du XIVe siècle mais l'édifice resta inachevé. Le XVIe siècle vit d'abord la reconstruction du cloître et de l'église Saint-Majan en 1510. Le monastère s'enrichit et prospéra jusqu'en 1560, notamment grâce aux mines d'argent. En 1562, les protestants de Claude de Narbonne-Caylus, baron de Faugères, s'emparèrent de l'abbaye, la pillèrent et brûlèrent les archives. Il s'y trouvait alors une douzaine de moines, dans un monastère encore prospère, avec pour dépendances, les églises de Saint-Raphaël, la Bastide, Soumatre et Saint-Pierre-de Brousson. L'abbé était tenu de payer un médecin, un apothicaire, un chirurgien, et d'accueillir les vagabonds pendant au moins trois jours. Après de nombreuses incursions de l'un et de l'autre parti religieux, les moines rescapés se réfugièrent à Saint-Maur, près de Paris. Ils revinrent en 1661 et réunirent l'abbaye de Villemagne à leur congrégation de Saint-Maur. Ils entreprirent des travaux de restauration du monastère et de son église abbatiale, l'actuelle église paroissiale Saint-Majan. Ils obtinrent l'autorisation d'acquérir les terres nécessaires pour un jardin à l'usage de leur monastère. Puis le syndic fit amener l'eau de la fontaine "del couven" jusque dans le réservoir appelé bassin (aujourd'hui comblé) au milieu du jardin du dit monastère, situé à l'ouest de l'abbaye. Les cinq moines encore présents quittèrent Villemagne en 1793. On vendit comme biens nationaux l'abbaye et ses dépendances, partagées entre plusieurs propriétaires, les églises (l'église paroissiale Saint-Grégoire, dont le toit s'effondrait, et l'église abbatiale Saint-Majan, transformée en four à verre par son acquéreur, le verrier Giral, qui utilisait le charbon de Graissessac pour l'alimenter). Le XIXe siècle, encore marqué par les crues dévastatrices de la Mare, vit le rehaussement du niveau de l'église Saint-Majan (dès le Premier Empire).
L'édifice a été classé au titre des monuments historiques, arrêté du 16 mars 1921.
Sources : Wikipédia –Monuments Patrimoine- Mr le Maire Salles Luc-Ministère de la culture-Hérault Tourisme- Base Mérimée
14/05/2020