Eglise Sainte Ursule à Pézenas

Présentation sommaire: 

Devenue église paroissiale après le Concordat, l’édifice construit en 1686 était à l’origine la chapelle du couvent des Ursulines. Elle présente une architecture très simple. La voûte effondrée en 1963, a été remplacée par un lambris. Le mobilier est digne d’attention. La grille en fer forgé séparant autrefois le sanctuaire du couvent est d’origine. Le retable baroque en bois doré achevé en 1688, œuvre du sculpteur biterrois Jacques Thomas, allie somptueusement sculpture, peinture et architecture. Tableaux représentant sainte Ursule et Angèle MERICI de Brescia, fondatrice de l’ordre. La chapelle de la Vierge abrite la statue de la Vierge Noire. La chapelle Saint-François-Xavier présente un remarquable décor en terres cuites colorées dû à la fabrique toulousaine des frères VIREBENT (XIXe s.).

Style architectural:

Gothique du XVIIe s. Retable de style baroque.

 Photos

Description générale:

Dans l’espace urbain piscénois de la deuxième enceinte de la ville au début du XVIIe s., l’église Sainte Ursule., est aujourd’hui un des lieux de culte de la paroisse. Elle fut construite en 1686 pour les Ursulines par l’architecte Antoine CARRIER. Sa façade simple est percée d’une entrée avec porte à petits panneaux, surmontée d’un oculus muni d’un vitrail moderne (1987). Plus haut une niche avec Sainte Ursule, s’inscrit dans le fronton triangulaire qui suit les pentes du toit.
A l’intérieur, après son effondrement de 1963, la voûte construite à l’origine dans le style « gothique » du XVIIe s. n’est plus visible que dans les grands arcs qui soutenaient l’ensemble en rythmant une nef unique et ouvrant les espaces de deux chapelles latérales et au fond celui du chœur.
La deuxième chapelle de droite de style néogothique abrite actuellement la statue très populaire de la Vierge Noire ramenée d’Orient au XIIIe s.et régulièrement aujourd’hui habillée d’une robe.
Le retable baroque en bois doré couvre le fond du chœur. Achevé en 1688, il est l’œuvre du sculpteur biterrois Jacques THOMAS. Ce somptueux décor est conçu comme une façade. Construit dans la période de la « Contre-Réforme », il a une vocation pédagogique et liturgique. Il encadre l’autel postérieur (XVIIIe s., en marbres polychromes). Placé derrière cette « table sacrée » (de là, vient le nom de retable), ce décor allie somptueusement sculptures, peintures et architecture. Horizontalement incurvé pour donner l’illusion de la profondeur.
Verticalement, il est construit sur plusieurs niveaux s’inscrivant dans l’espace allant de la voûte d’origine jusqu’au dallage surélevé du chœur.
Au fronton supérieur, deux anges soutiennent une énorme coquille, image du jaillissement de la grâce de Dieu. Au-dessous, Dieu le Père et la Colombe du Saint-Esprit sur un tableau qui domine l’ensemble. De part et d’autre, les statues d’Aaron tenant les Pains de Proposition et de Moïse portant les Tables de la Loi, symbolisent l’Ancien Testament.
Au niveau en dessous, le retable se déploie sur trois parties. Au centre, deux colonnes corinthiennes torses ornées de pampres et de grappes de raisins, soutiennent l’ample corniche à modillons et à vases. Surmontée de deux anges portant une couronne de gloire, celle du Christ, la corniche s’incurve en forme de fronton, où s’inscrit une tête de chérubin, entourée des fruits, figures de la grâce. Ce décor entoure le grand tableau du XVIIe s., une « Présentation de la Vierge au temple », modèle de leurs vœux pour les Ursulines.
A gauche, le portrait en pieds de Sainte Ursule tenant la palme et la flèche, symbole et instrument de son martyre. À droite, le portrait de la fondatrice de l’ordre, Sainte Angèle MERICI. Encadrant ces portraits, quatre saints, très importants pour les Ursulines : Pierre et Paul, piliers de l’Église qu’elles veulent servir ; Augustin, dont la règle inspira celle de leur ordre ; et Ambroise, évêque de Milan, il concrétisa les directives du Concile de Trente qui ont marqué la création de leur Ordre.
Sur les panneaux inférieurs du retable et du tabernacle : des représentations du Bon pasteur et des quatre évangélistes et des scènes de la vie du Christ (Nativité, Présentation de Jésus au Temple).
Des volutes, des têtes d’angelots, des branches entrelacées, des fruits et de fleurs viennent compléter cet ensemble spectaculaire.
Devant ce « livre ouvert » des objets du mobilier liturgique, candélabres et grande croix dorée, ont été disposés plus tardivement.